Présentation

Sophie Joos est conservatrice-restauratrice de peintures. Elle a obtenu en 2009 un Master II en conservation-restauration d’œuvres d’art, spécialité peinture, à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles et est habilitée à travailler pour les Musées de France et Monuments Historiques.
Elle pratique depuis plus de 10 ans la conservation-restauration de peintures de chevalet (support toile et support bois), peintures murales et décors peints, seule ou en équipe, pour divers institutions publiques ou privées et divers monuments historiques.

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Réflexion

La méthode de travail du conservateur-restaurateur s’appuie sur une réflexion commune et adaptée à chaque œuvre, dans le respect des principes déontologiques qui régissent notre profession : la Charte de Venise de 1964 et les principes de l’ECCO (Confédération Européenne des Organisations de Conservateurs-Restaurateurs ) de 1992. Ceux-ci demandent entre autres de conserver les biens culturels (interventions stables et réversibles) tout en respectant leur signification esthétique et historique et leur intégrité physique.
Il s’agit dans un premier temps de stabiliser les différents éléments de l’œuvre, de les « assainir » afin d’arrêter le processus de dégradation en cours : la Conservation Curative, pour dans un second temps la protéger des éventuels nouveaux facteurs nocifs et destructifs pouvant entrainer de nouveaux problèmes de dégradations : la Conservation Préventive (conseils et action sur les conditions de conservation (humidité et température) entre autres). Le troisième aspect de l’intervention a pour objectif de rétablir une bonne lisibilité de l’œuvre en respectant son aspect original et son histoire matérielle : la Restauration.

Avant toute intervention, une inspection détaillée des différents éléments constitutifs de l’œuvre ainsi qu’un constat d’état précis sont établis. Des tests préalables nécessaires à la détermination des matériaux utilisés viennent compléter ces observations afin de mettre en place un protocole adapté aux spécificités de l’œuvre traitée. Le protocole est déterminé de façon globale, c’est-à-dire en considérant le traitement du support et celui de la couche picturale dans leur ensemble. La conservation de l’un dépend de la conservation de l’autre.

En pratique

CONSERVATION-RESTAURATION DE PEINTURES DE CHEVALET ET DECORS PEINTS (SUPPORT TOILE ET SUPPORT BOIS) :

Traitement du support
Toile : dépose de la toile de son châssis, mise sur rouleau pour transport, reprise de déformations, consolidation de déchirures, incrustations, pose de couche intermédiaire, doublage, remise en tension sur châssis, traitement contre les microorganismes, etc…
Bois : consolidation, traitement contre les microorganismes, collage de fentes-fissures-ouverture de joints d’un panneau, incrustations, reprise d’un parquetage bloqué, etc…

Traitement de couche picturale et polychromie
Refixage, dépoussiérage, nettoyage superficiel, traitement contre les microorganismes, allègement de vernis, réintégration structurelle et colorée de lacunes de couche picturale, application d’un nouveau vernis, etc…

Conservation-restauration de peintures murales
Traitement du support : consolidation des enduits, dégagement, bouchage, enduit, etc…
Traitement de la couche peinte : refixage, dépoussiérage, nettoyage superficiel, dégagement, traitement contre les microorganismes, réintégration structurelle et colorée de lacunes, etc…

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Étude préalable

L’étude préalable permet de mettre en avant les spécificités d’une œuvre (matériaux constitutifs, état de conservation des matériaux, histoire matérielle, bilan des conditions de conservation (lieu de conservation et conditions atmosphériques) afin d’établir un diagnostic complet, et de proposer un protocole d’intervention cohérents et en adéquation avec les différentes conclusions réalisées. Cela permet ensuite d’estimer les coûts et le temps nécessaire à la réalisation des travaux.